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LA SEULE VOIE DU SALUT
"Repentez-vous et que chacun de vous
soit baptis¨¦"
H. A. Twelves
LE SALUT : QU' EST-CE QUE C' EST?
Our la plupart de nos contemporains le salut n'est
qu'un des restes bizarres du vocabulaire religieux de leurs aïeux ; ils ne font
que sourire de piti¨¦ de l'entendre prononcer s¨¦rieusement. Pour des milliers
d'autres le seul salut qui compte est tout mat¨¦riel : pour l¨¤ race humaine, la
paix, la prosp¨¦rit¨¦ et les douceurs de la vie civilis¨¦e, et, pour l'individu,
le pouvoir de mener ¨¤ bien toutes ses entreprises. Parmi ceux qui ont jusqu'ici
r¨¦sist¨¦ ¨¤ cette h¨¦r¨¦sie fondamentale du vingti¨¨me si¨¨cle qu'est l'humanisme,
quelques-uns pr¨¦tendent avoir d¨¦j¨¤ obtenu leur salut, dont ils se rappellent
avec beaucoup d'¨¦motion le jour, voire l'heure pr¨¦cise, tandis que la plupart
font preuve d'une vague tol¨¦rance, esp¨¦rant plus qu'ils ne le croient, que nous
visons tous au m¨ºme but, mais par des chemins diff¨¦rents, et que tout finira
bien pour tous, s¨¦rieux et insouciants, croyants et incr¨¦dules, d¨¦vots et
impies.
L'enseignement du Seigneur et de ses premiers
disciples offre un contraste frappant avec ces diverses id¨¦es modernes. C'¨¦tait
pour eux une affaire de premi¨¨re importance que le salut, ainsi que le nom m¨ºme
du Seigneur nous le fait voir : "tu lui donneras le nom de J¨¦sus ; c'est
lui qui sauvera son peuple de ses p¨¦ch¨¦s" (Matthieu 1:21)
De plus ils savaient exactement en quoi consistait ce
salut ; c'¨¦tait en effet ¨ºtre sauv¨¦ du p¨¦ch¨¦ et de la mort¡ª"salaire du
p¨¦ch¨¦." (Romains 6 : 23). C'est, au dire de l'ange, pour accomplir un tel
salut qu'il ¨¦tait venu, et pour d¨¦crire sa mission l'apôtre Paul nous
recommande la "m¨ºme parole certaine et enti¨¨rement digne d'¨ºtre reçue :
"J¨¦sus-Christ est venu dans le monde pour sauver les p¨¦cheurs" (1
Tim. 1:15), ¡ª intention que comprendront facilement tous ceux qui croient que
le p¨¦ch¨¦ est la d¨¦sob¨¦issance ¨¤ la loi divine et que la mort en est la
punition, le terme de la vie.
Ce n'est pas non plus pendant notre vie mortelle que
nous jouissons compl¨¨tement du salut¡ªle Nouveau Testament nous le dit ¨¤ maintes
reprises et c'est l¨¤ aussi le t¨¦moignage du sens commun. L'apôtre a bien raison
de d¨¦clarer avec confiance : "D¨¦sormais la couronne de justice m'est
r¨¦serv¨¦e" ; mais il ne porte pas encore cette couronne ; il doit attendre
"ce jour-l¨¤", et alors il la recevra, de m¨ºme que tous ceux "qui
auront aim¨¦ son av¨¨nement." (2 Tim. 4:8) S'il est exact de dire avec Paul
: "Maintenant le salut est plus pr¨¨s de nous que lorsque nous avons cru"
(Rom. 13:11). Il faut n¨¦anmoins que les croyants veillent, de peur de
"d¨¦choir de la grâce", et "d'¨ºtre eux-m¨ºmes rejet¨¦s" apr¨¨s
avoir pr¨ºch¨¦ aux autres". (Gal. 5 : 4 et 1 Cor- 9 :27)
Tout en veillant, ceux qui sont en train d'¨ºtre
sauv¨¦s peuvent attendre le salut avec une humble confiance : puisque Christ est
mort pour eux quand ils ¨¦taient des p¨¦cheurs, "¨¤ plus forte raison"
maintenant qu'ils sont justifi¨¦s par son sang, ils seront sauv¨¦s "par lui
de la col¨¨re". (Rom. 5 : 10).
UNE SEULE VOIE
Un examen attentif du Nouveau Testament nous d¨¦fend
de croire que la race enti¨¨re finira par ¨ºtre sauv¨¦e. "Le salut final de
tous les p¨¦cheurs, bon gr¨¦ mal gr¨¦, r¨¦pugne ¨¤ la conscience morale" (Ch.
Secr¨¦tan : Lettre ¨¤ Petavel-Oliff).
Il faut choisir : d'un côt¨¦ nous avons la tol¨¦rance,
vertu moderne par excellence, de l'autre, les paroles franches, vigoureuses et
dures de Christ. Sa doctrine a toujours un caract¨¨re exclusif. Ses disciples,
disait-il, ne devaient pas ressembler aux publicains, aux gentils, aux
p¨¦cheurs, au monde dans lequel ils vivaient mais dont ils ne faisaient pas
partie. La porte est ¨¦troite et le chemin resserr¨¦ qui m¨¨nent ¨¤ la vie et il y
a peu de gens qui les trouvent. Quelques-unes des vierges trouveront la porte
ferm¨¦e ; une partie de la semence ne donnera pas de fruit ; les boucs seront
s¨¦par¨¦s d'avec les brebis ; l'ivraie sera brûl¨¦e ; les convi¨¦s qui ne portent
pas d'habits de noces seront rejet¨¦s ; les serviteurs qui cachent l'argent de
leur maître en seront priv¨¦s ; les rebelles et les ennemis seront tu¨¦s au
retour du roi ; ceux m¨ºme qui auront fait profession de foi sans lui ob¨¦ir,
entendront ces paroles effrayantes : "Je ne vous ai jamais connus".
(Jean 15:19; 17:9; Matt. 7:13-14; Luc 13:14; 25 : 10-12 ; 13 : 4-7, 19-22 ;
Marc 4 : 4-17, 15-19 ; Luc 8 : 5-7, i: Matt. 25 : 32-33 ; 13 : 30, 38, 40 ; 22
: 12, 13 ; Luc 19 : 24 Matt. 7 : 23.)
Christ s'est il tromp¨¦ en parlant de la sorte ?
Nullement. Enlevez tout ceci aux Évangiles et il en restera tr¨¨s peu. Notre
sagesse, c'est d'admettre que dans tout son minist¨¨re, toutes ses paroles et
toutes ses actions respirent cette m¨ºme atmosph¨¨re de crise, de jugement, nous
pr¨¦sentant toujours cette alternative formelle : le royaume pr¨¦par¨¦ d¨¨s la
fondation du monde, ou bien les "pleurs et les grincements de dents"
(Matt. 25:34, 8:12, 22:13 25:41, Luc 13 : 28).
Cette doctrine du chemin unique se retrouve dans tout
le Nouveau Testament. C'est l'apôtre Jacques qui explique que Dieu est en train
de "choisir du milieu des nations un peuple qui porte son nom" (Acte
15:14).
C'est Pierre qui le dit d'une voix qui ne permet pas
de r¨¦plique : "II n'y a de salut en aucun autre ; car il n'y a sous le
ciel aucun autre nom qui ait ¨¦t¨¦ donn¨¦ parmi les hommes, par lequel nous
devions ¨ºtre sauv¨¦s" (Actes 4:12).
C'est Paul qui souligne la n¨¦cessit¨¦ de devenir
"sages ¨¤ salut" d'une sagesse qui ne peut ¨ºtre la nôtre que par la
connaissance des "saintes lettres" interpr¨¦t¨¦es "par la foi en
J¨¦sus-Christ". En outre, les expressions limitatives foisonnent : "Le
Seigneur ajoutait chaque jour ¨¤ l'Église ceux qui ¨¦taient sauv¨¦s (plutôt,
d'apr¨¨s le grec : 'en train d'¨ºtre sauv¨¦s')". Juifs et gentils, tous
peuvent obtenir le salut, mais seulement "par la grâce du Seigneur
J¨¦sus-Christ", et ¨¤ condition d'¨ºtre "parmi ceux qui lui ob¨¦issent"
(2 Tim 3 : 15 ; Actes a : 41 ; 15:11; H¨¦b. 5 : 9).
"QUE FERONS-NOUS ?"
Le seul chemin ¨¦troit a ¨¦t¨¦ annonc¨¦ par Pierre le
plus clairement possible le jour de la Pentecôte. Aux Juifs qui lui avaient
demand¨¦ ce qu'ils devraient faire pour se "sauver de cette g¨¦n¨¦ration
perverse", il a r¨¦pondu : "Repentez-vous et que chacun de vous soit
baptis¨¦ au nom de J¨¦sus-Christ".(Actes 2 : 40, 38)
Quant au bapt¨ºme, dont la n¨¦cessit¨¦ a ¨¦t¨¦ souvent
contest¨¦e, nous allons examiner la question dans le d¨¦tail. Par contre, il
suffira d'expliquer tr¨¨s bri¨¨vement ce que c'est que la repentance, parce
qu'elle est ¨¦videmment n¨¦cessaire, le salut ¨¦tant conditionnel.
"L'affection de la chair est inimiti¨¦ contre Dieu." (Rom. 8:7). Si nous vivons
"selon la chair", nous sommes tout simplement des cr¨¦atures
naturelles, m¨¦ritant la mort. Pour plaire ¨¤ Dieu et recevoir sa grâce, il faut
changer sa mani¨¨re de penser et encourager les d¨¦sirs de l'esprit : il faut se
repentir. Quand nous avons reçu dans notre coeur "la bonne nouvelle du
royaume de Dieu et du nom de J¨¦sus-Christ" (Actes 8 : 12).
Tous nos d¨¦sirs, nos ambitions, nos espoirs changent
de direction. Celui qui tout ¨¤ l'heure se fiait ¨¤ lui-m¨ºme, se prosterne
d¨¦sormais devant Dieu pour d¨¦pendre enti¨¨rement de Lui. Les soucis mat¨¦riels
sont remplac¨¦s par "l'attente patiente de Christ" (2 Thess. 3:5). Le
sentiment de sa propre importance c¨¨de ¨¤ l'influence de "la sagesse d'en
haut qui est premi¨¨rement pure, ensuite pacifique" (Jacques 3:17). Nous
cherchons d¨¨s lors "la cit¨¦ qui a de solides fondements" (H¨¦b. 11
:10).
Il y aura toujours¡ªcela va sans dire¡ªune lutte
acharn¨¦e entre le vieil homme et le nouveau ; celui-ci essuiera maintes
d¨¦faites mais sa victoire est certaine si nous croyons en Dieu. Mais la
repentance est indispensable : nous avons beau essayer de l'¨¦viter. Nous devons
ne pas nous "conformer au si¨¨cle pr¨¦sent" mais ¨ºtre "transform¨¦s
par le renouvellement de l'intelligence". Ce sont "les sentiments qui
¨¦taient en J¨¦sus-Christ" qui doivent ¨ºtre les nôtres (Rom. 12 : 2 ; Phil.
2:5).
"Repentez-vous" : c'est une v¨¦ritable voix
de trompette que fait sonner d'abord Jean-Baptiste ; et apr¨¨s lui, Christ
lui-m¨ºme ; puis Pierre, d¨¦clarant pour la premi¨¨re fois, comme fait accompli,
la r¨¦surrection du Seigneur ; ensuite Paul, "¨¤ Damas, et ¨¤ J¨¦rusalem, dans
toute la Jud¨¦e et chez les païens", et m¨ºme chez les savants d'Ath¨¨nes
(Matt. 3 : 2 ; 4 : 17 ; Actes 2 : 38 ; 26 : 20 ; 17 :30).
Personne ne peut s'y soustraire.
MAIS LE BAPTÊME, EST-IL NÉCESSAIRE?
C'est le premier des "fruits dignes de la
repentance" (Matt. 3:8; Luc 3:8), et d'une indispensable n¨¦cessit¨¦. Voil¨¤
ce que nous allons voir en consultant le Nouveau Testament.
LE BAPTÊME PENDANT LE MINISTÈRE DE CHRIST
Quelques-uns des disciples avaient assist¨¦ au bapt¨ºme
de J¨¦sus. Au d¨¦but de son minist¨¨re, s'y ¨¦tant pr¨¦par¨¦, il ¨¦tait venu expr¨¨s de
la Galil¨¦e au Jourdain pour se faire baptiser de Jean-Baptiste. Quand celui-ci
h¨¦sitait ¨¤ s'y pr¨ºter, il avait insist¨¦ : "Laisse faire maintenant, car il
est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste." Lors
de sa sortie de l'eau, Dieu avait approuv¨¦ son bapt¨ºme et les disciples avaient
entendu ses paroles : "Celui-ci est mon Fils bien-aim¨¦, en qui j'ai mis
toute mon affection" (Matt. 3:15-17). Ils avaient ensuite accompagn¨¦
J¨¦sus dans la Jud¨¦e, alors que Jean, avant d'¨ºtre emprisonn¨¦, baptisait
toujours ¨¤ Enon parce qu'il y avait l¨¤ beaucoup d'eau. Dans la terre de Jud¨¦e
les disciples, eux, avaient baptis¨¦ ceux qui avaient ¨¦cout¨¦ la pr¨¦dication de
leur maître (Jean 4:1-3). Ils avaient ainsi appris ¨¤ consid¨¦rer comme chose
¨¦tablie et tout ¨¤ fait naturelle que la pr¨¦dication de l'¨¦vangile et la
conversion fussent suivies du bapt¨ºme. A la fin de son minist¨¨re, juste avant
son ascension, ils avaient reçu de ses l¨¨vres immortelles son dernier
commandement : "Allez par tout le monde et pr¨ºchez la bonne nouvelle ¨¤
toute la cr¨¦ation. Celui qui croira et qui sera baptis¨¦ sera sauv¨¦, mais celui
qui ne croira pas sera condamn¨¦." (Marc 16:15-16).
APRÈS L'ASCENSION
Dans les Actes des Apôtres nous les voyons ob¨¦ir de
plein cœur ¨¤ ce commandement. L'¨¦vangile est pr¨ºch¨¦, d'abord aux Juifs, puis
aux Samaritains; ensuite ¨¤ un pros¨¦lyte, ¨¤, l'apôtre des païens, enfin aux
païens eux-m¨ºmes, et chaque fois le bapt¨ºme suit la conversion.
C'est d'abord Pierre qui pr¨ºche ¨¤ ceux qui ont
crucifi¨¦ le Christ. Il vient de recevoir le Saint-Esprit. Il les a convaincus
de leur crime. Ils demandent : "Hommes fr¨¨res, que ferons-nous ?" Et
Pierre de r¨¦pondre : "Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptis¨¦ au
nom de J¨¦sus-Christ, pour le pardon de vos p¨¦ch¨¦s". Et voici le r¨¦sultat :
"Ceux qui accept¨¨rent sa parole furent baptis¨¦s ; et en ce jour-l¨¤ le
nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes". C'est
seulement alors, apr¨¨s avoir ¨¦t¨¦ baptis¨¦s, qu'ils ont commenc¨¦ ¨¤ pers¨¦v¨¦rer
"dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la
fraction de pain et dans les pri¨¨res". C'est de cette façon qu'ils se sont
sauv¨¦s "de cette . g¨¦n¨¦ration perverse" (Actes 2 :37-42).
Les Samaritains, qui n'¨¦taient ni Juifs ni païens,
¨¦cout¨¨rent Philippe, accept¨¨rent son t¨¦moignage, puis, comme toujours, "se
firent baptiser, hommes et femmes". Tout cela¡ªla croyance et le
bapt¨ºme¡ªvoulait dire qu'ils "avaient reçu la parole de Dieu" (Actes 8
:12-14).
Dans ce m¨ºme chapitre un pros¨¦lyte, l'eunuque
¨¦thiopien, d¨¦j¨¤ adorateur de Dieu, d¨¦j¨¤ baptis¨¦ (selon le Talmud - voir La
Grande Encyclop¨¦die : "Le pros¨¦lyte circoncis, puis baptis¨¦, ¨¦tait
consid¨¦r¨¦ comme admis dans l'alliance"), d¨¦j¨¤ assez d¨¦vot pour faire un
long voyage ¨¤ J¨¦rusalem et pour ¨¦tudier le proph¨¨te Esaïe, ¨¦coute l'¨¦vangile,
et d¨¨s qu'il voit de l'eau dans le d¨¦sert, s'¨¦crie:
"Voici de l'eau ; qu'est-ce qui emp¨ºche que je
ne sois baptis¨¦ ? Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est
possible. L'eunuque r¨¦pondit : Je crois que J¨¦sus-Christ est le Fils de Dieu.
Il fit arr¨ºter le char ; Philippe et l'eunuque descendirent tous deux dans
l'eau et Philippe baptisa l'eunuque. Celui-ci,joyeux, poursuivit sa route"
(Actes 8 : 35-39).
Saul, pers¨¦cuteur des chr¨¦tiens, ayant d¨¦j¨¤ quelque
connaissance de la bonne nouvelle et des pr¨¦tentions de Christ, est arr¨ºt¨¦ sur
la route de Damas, aveugl¨¦ par une r¨¦v¨¦lation sp¨¦ciale du Seigneur, reçoit
Ananias et recouvre la vue tant spirituelle que naturelle, et m¨ºme avant de
manger, quoiqu'il soit rest¨¦ trois jours sans nourriture, est baptis¨¦.30 Puis,
avant que l'histoire ne s'occupe de ses exploits ¨¤ lui, c'est Pierre encore une
fois qui est choisi pour admettre dans l'¨¦glise le premier païen. Corneille,
d¨¦j¨¤ "pieux et craignant Dieu et faisant beaucoup d'aumônes au peuple et
priant Dieu continuellement", connaissait bien ce que J¨¦sus avait fait,
mais avait toujours besoin d'¨ºtre ¨¦clair¨¦ plus exactement sur ce qui concernait
la mort et la r¨¦surrection du Seigneur et sur ce qui lui restait toujours ¨¤
faire. Il reçut le
Saint-Esprit m¨ºme avant d'¨ºtre baptis¨¦, pour persuader ¨¤ Pierre qu'il ne
saurait refuser de le baptiser m¨ºme s'il ¨¦tait Romain. "Alors Pierre dit :
Peut-on refuser l'eau de bapt¨ºme ¨¤ ceux qui ont reçu le Saint-Esprit aussi bien
que nous ? Et il ordonna qu'ils fussent baptis¨¦s au nom du Seigneur"
(Actes 10 : 2, 37-48). De plus, l'apôtre des païens, ayant connu ce qu'avaient
fait J¨¦sus et ses disciples, ayant ob¨¦i lui-m¨ºme ¨¤ son commandement, et ayant
¨¦t¨¦ instruit par le Seigneur immortel pendant trois ans en Arabie, agit de la
m¨ºme façon. A Corinthe le r¨¦cit semble appuyer sur ce qu'il y avait de naturel
et d'ordinaire dans l'ordre des ¨¦v¨¦nements : "... plusieurs Corinthiens,
qui avaient entendu Paul, crurent ... et furent baptis¨¦s" (Actes 18
:8).
A Philippes, Lydie, quoique d¨¦j¨¤ d¨¦vote, a besoin
d'ouvrir son cœur et de pr¨ºter attention ¨¤ la pr¨¦dication de Paul avant d'¨ºtre
baptis¨¦e (Actes 16:14-15). La conversion du geôlier dans la m¨ºme ville nous
fait voir l'urgence de la situation. Voyant une preuve de la puissance de Dieu
dans le tremblement de terre et se rendant compte de la n¨¦cessit¨¦ d'¨ºtre sauv¨¦,
il ¨¦coute la "parole de Dieu", il croit en Lui et apr¨¨s, "il prit
avec lui Paul et Silas, ¨¤ cette heure m¨ºme de la nuit, il lava leurs plaies, et
aussitôt il fut baptis¨¦, lui et tous les siens" (Actes 16 : 25-34).
Le bapt¨ºme est-il n¨¦cessaire ? Ce n'est pas l¨¤ la
question qu'on posait ¨¤ cette ¨¦poque-l¨¤ ; elle aurait sembl¨¦ tout ¨¤ fait
superflue. On posait plutôt des questions beaucoup plus convenables ¨¤ notre
triste ¨¦tat devant Dieu. "Que ferons-nous ?" "Qu'est-ce qui
emp¨ºche que je ne sois baptis¨¦?" "Que faut-il que je fasse pour ¨ºtre
sauv¨¦ ?" (Actes 2:37 ; 8:36 ; 16:30).
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LE COMMENCEMENT DU DOUTE
C'est au deuxi¨¨me si¨¨cle qu'on a commenc¨¦ ¨¤ douter.
Des sectes peu importantes ont refus¨¦ toute valeur au rite en insistant que
c'est la v¨¦rit¨¦ seule qui nous sauve et qui nous affranchisse. S'ils avaient
voulu ¨¦tudier les Écritures, celles-ci leur auraient r¨¦v¨¦l¨¦ qu'il n'y a aucune
puissance magique dans un simple bain d'eau ; que l'immersion d'une personne
qui ne croit pas et qui ne se repent pas n'est nullement efficace ; qu'il faut
naître et d'eau et d'Esprit (Jean 3:3-10) ; que l'Église, selon Paul,
doit ¨ºtre sanctifi¨¦e par la parole apr¨¨s avoir ¨¦t¨¦ purifi¨¦e par le bapt¨ºme
d'eau et que les chr¨¦tiens seront sauv¨¦s par "le bapt¨ºme de la
r¨¦g¨¦n¨¦ration et le renouvellement du Saint-Esprit"
(Eph. 5:26 ; Tite 3:5) ; et
enfin, selon Pierre, que ceux qui ont ¨¦t¨¦ r¨¦g¨¦n¨¦r¨¦s par la r¨¦surrection de
Christ et "par la parole vivante et permanente de Dieu", doivent
aussi montrer dans le bapt¨ºme "l'engagement d'une bonne conscience envers
Dieu" (1 Pierre 1:3, 23).
Mais ils n'ont pas compris tout cela et on a continu¨¦
¨¤ douter, malgr¨¦ le fait que la plupart des p¨¨res chr¨¦tiens parlent d'une seule
voix pour nous assurer que le bapt¨ºme est d'une indispensable n¨¦cessit¨¦.
A l'¨¦poque de l'¨¦glise primitive, l'instruction ¨¦tait
tr¨¨s sommaire. Au 2¨¨me si¨¨cle la conversion semble avoir ¨¦t¨¦ moins spontan¨¦e :
on apprenait g¨¦n¨¦ralement pendant trois ans les doctrines chr¨¦tiennes :
"celui qui aspirait ¨¤ devenir membre de l'¨¦glise
dut auparavant ¨ºtre cat¨¦chum¨¨ne pour ¨ºtre instruit dans la doctrine et pr¨¦par¨¦
au bapt¨ºme" (La Grande Encyclop¨¦die).
Au troisi¨¨me si¨¨cle ¨¤ Rome on administrait le rite ¨¤
peu pr¨¨s de la m¨ºme façon que notre communaut¨¦ au 2o¨¨me si¨¨cle¡ªsauf quelques
petits d¨¦tails qu'ils avaient ajout¨¦s au rite primitif. Or nous comprenons
facilement que dans une ¨¦poque de pers¨¦cution "des martyrs qui n'avaient
point encore ¨¦t¨¦ baptis¨¦s ont endur¨¦ la mort pour confesser leur foi ; d'autres
croyants, convertis ¨¤ l'Évangile, aspirant au bapt¨ºme, sont morts avant de l'avoir
reçu ... On consid¨¦ra d¨¨s le commencement, le martyre comme suppl¨¦ant
surabondamment au bapt¨ºme" ; opinion qui doit sans doute ¨¦voquer notre
sympathie. Ce qui importe pour nous, c'est qu'ils ¨¦taient certains qu'il leur
fallait ¨ºtre baptis¨¦, si cela ¨¦tait possible, et nous devons avoir la m¨ºme
certitude.
De nos jours des milliers de gens ne s'y int¨¦ressent
pas du tout, tandis que quelques-uns sont vraiment perplexes. La cause : c'est
qu'¨¦tant aveugles, ils" ont ¨¦t¨¦ guid¨¦s par des aveugles.
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DES CHANGEMENTS DU RITE PRIMITIF
Deux changements importants ont enlev¨¦ toute valeur ¨¤
la pratique orthodoxe. Le premier concerne la forme du bapt¨ºme. Voici ¨¤ ce
sujet quelques faits incontestables :
(1) Le Nouveau Testament nous enseigne clairement que
le bapt¨ºme se faisait par l'immersion : les croyants ¨¦taient plong¨¦s dans le
Jourdain, ¨¤ Enon, par exemple, parce qu'il y avait l¨¤ "beaucoup
d'eau" (Jean. 3 : 23).
(2) Les verbes grecs (baptizo et bapto) s'emploient
pour d¨¦crire une ablution totale ; tandis que pour une ablution partielle,
c'est le verbe "nipto" qu'on emploie (Voir Marc 7 : 3-4, o¨´ le
contraste est tr¨¨s marqu¨¦).
(3) Des trois verbes¡ªverser, tremper, faire
aspersion¡ªque nous lisons au L¨¦vitique 14 : 15-16 ("Le sacrificateur
prendra du log d'huile, et il en versera dans ... sa main gauche. Il trempera
le doigt . . . dans l'huile ... et il fera avec le doigt . . . l'aspersion de
l'huile devant l'Éternel"), ce n'est que le deuxi¨¨me (tremper) que les
Septante ont traduit par "baptizo" (250 ans avant J-C).
(4.) D'entre 14 traductions qui remontent ¨¤ huit
cents ans ; apr¨¨s J¨¦sus-Christ, 4 emploient "baptiser", 10 "
immerger ", tandis que pas une seule n'emploie le mot
"asperger".
(5) Calvin tranche la question, tout en pratiquant
lui-m¨ºme l'infusion : "Le mot baptiser signifie immerger : l'immersion
¨¦tait l'usage suivi par l'ancienne ¨¦glise" (Calvin : Inst. LIV, 15)
(6) La Grande Encyclop¨¦die de r¨¦sumer :
"L'immersion, qui correspond ¨¤ l'¨¦tymologie du mot baptiser (plonger)
¨¦tait le mode normalement et g¨¦n¨¦ralement usit¨¦ pendant les premiers
si¨¨cles".
Malgr¨¦ tous ces faits nous constatons que dans les
¨¦glises traditionalistes on a substitu¨¦ ¨¤ l'immersion l'infusion et ¨¤
l'infusion l'aspersion, et "L'immersion des croyants a ¨¦t¨¦ finalement
remplac¨¦e par une goutte d'eau dont on humecte le front d'un petit enfant"
(Pelavel-Oliff : "Le Probl¨¨me de l'Immortalit¨¦, vol. I, p. 210).
Quant ¨¤ l'infusion, l'Abb¨¦ J. Corblet reconnaît qu'en
France: "il commence seulement d'en ¨ºtre question vers le milieu du XlIIe
si¨¨cle" et "que le mode d'immersion" a ¨¦t¨¦ parfois employ¨¦¡ªm¨ºme
au XVIe si¨¨cle". Mais il approuve le changement : "il ne serait plus
permis aujourd'hui de baptiser par immersion dans l'Église latine"
(Corblet : "L'immersion et l'infusion baptismale", 1880, p. 40).
Selon le docteur Schaff, "ce proc¨¦d¨¦ d'infusion,
accidentel d'abord, a fini, malgr¨¦ de vives r¨¦sistances, par ¨ºtre g¨¦n¨¦ralis¨¦
dans l'Église latine, qui l'a adopt¨¦ pour des raisons de prudence et de
commodit¨¦". Quant ¨¤ la prudence, cela nous semble d'une imprudence sans
pareil que de d¨¦sob¨¦ir de propos d¨¦lib¨¦r¨¦ aux commandements formels de Dieu.
Quant ¨¤ la commodit¨¦, nous r¨¦pugnons ¨¤ penser qu'il soit plus commode de verser
de l'eau sur la t¨ºte d'un petit b¨¦b¨¦ qui dort ou qui crie ¨¤ pleins poumons que
de plonger sous l'eau un croyant adulte. Mais nous r¨¦pugnons encore plus ¨¤
accepter comme crit¨¨re de la v¨¦rit¨¦ la commodit¨¦ humaine. Selon le dire de
Petavel-Oliff : "motif de convenance n'est souvent que de la
mollesse" (Op. cit., vol. I, p. 218).
Le deuxi¨¨me changement concerne l'âge du baptis¨¦. Voil¨¤ de nouveau des faits
incontestables :
(1) II n'y a pas un seul exemple dans le Nouveau
Testament d'un enfant qui reçoive le bapt¨ºme. Christ avait trente ans lors de
son bapt¨ºme. On lit ¨¤ plusieurs reprises : "et hommes et femmes".
Certes des m¨¦nages ont ¨¦t¨¦ baptis¨¦s mais ils avaient d¨¦j¨¤ fait preuve de leur
foi (Actes 5:14 ; 8:12 ; 17:4,12 ; 22:4 ; 16:15 ; 1 Cor.1:16)
"Il est question dans les Actes et les Epîtres
des Apôtres de bapt¨ºmes administr¨¦s ¨¤ des familles enti¨¨res, mais rien ne
prouve que les enfants y fussent compris ; d'autant moins que la profession de
foi en Christ y ¨¦tait toujours exig¨¦e. D'ailleurs les mots, "oikos"
et "oikia" ainsi que "familia" en latin d¨¦signaient la
r¨¦union des maîtres et des serviteurs" (Chastel : "Histoire de l'
Église", t. I, p. 140).
(2) Nous apprenons des p¨¨res chr¨¦tiens que dans les
premiers si¨¨cles on avait g¨¦n¨¦ralement 30 ans lors de son bapt¨ºme. Quant au
p¨¦dobaptisme, Tertullien "n'en parle que pour le condamner". Il
critique cet enseigne¬ment hâtif, disant qu'un enfant ne comprendrait pas ce
qu'il faisait et ne ressentirait pas le besoin du bapt¨ºme. Cyrille de m¨ºme dit
qu'un enfant ne saurait ¨¦prouver le d¨¦sir du royaume c¨¦leste, la bonne
r¨¦solution et l'espoir.
(3) La Grande Encyclop¨¦die est tr¨¨s claire : "II
est ¨¦vident que les premiers chr¨¦tiens qui furent baptis¨¦s ¨¦taient des adultes.
Ce qu'on sait des conditions requises alors, de la pr¨¦paration et du c¨¦r¨¦monial
de l'acte s'accommode difficilement avec l'id¨¦e de l'admission des petits
enfants".
(4) Selon Petavel-Oliff (Op, cit., p. 84) il n'y a
qu'une seule mention du bapt¨ºme d'un enfant au troisi¨¨me si¨¨cle. Au quatri¨¨me,
Augustin, tout en ¨¦tant fils d'une m¨¨re pieuse, n'a ¨¦t¨¦ baptis¨¦ qu'¨¤ l'âge de
30 ans.
(5) Nous savons pourquoi le bapt¨ºme des enfants est
devenu commun. Au dire de M. Rousseau (M. Rousseau : "Le Bapt¨ºme
Évang¨¦lique) . : "¨¤ un christianisme devenu religion d'État, religion de
la masse, il fallait un rite d'entr¨¦e qui fût pour tout le monde." Ce changement
se produisit ¨¤ l'¨¦poque de Constantin.
En d¨¦pit de tout cela on admet que dans les ¨¦glises
traditionalistes ce n'est que tr¨¨s rarement que les adultes sont baptis¨¦s, et
cela depuis des si¨¨cles. "Le fait que le nom de bapt¨ºme est devenu
synonyme de "pr¨¦nom" d¨¦montre que le bapt¨ºme des enfants est devenu
g¨¦n¨¦ral, mais pas dans l'¨¦glise primitive" (G. E.)
Du point de vue de l'âge, comme de celui du mode,
notre conclusion est forc¨¦ment celle de Petavel-Oliff : "Le rite
traditionnel est une alt¨¦ration grave du bapt¨ºme primitif", et,
"telle qu'on la pratique aujourd'hui au sein des ¨¦glises traditionnelles,
cette c¨¦r¨¦monie a l'inconv¨¦nient de favoriser du plus au moins l'id¨¦e
superstitieuse d'un salut magique" (Op. cit., p. 218, 211)
Mais mettant de côt¨¦ ces alt¨¦rations graves, nous
devons r¨¦pondre une fois pour toutes ¨¤ la question : le bapt¨ºme est-il
n¨¦cessaire ?
Il y a des gens qui m¨¦prisent le bapt¨ºme, sachant peu
de la volont¨¦ de Dieu r¨¦v¨¦l¨¦e dans les Écritures, et en faisant peu de cas.
Avec de telles personnes il n'y a m¨ºme pas lieu de discuter. D'autres, au coeur
simple, d¨¦sirent faire la volont¨¦ de Dieu et comprennent en g¨¦n¨¦ral son plan de
r¨¦demption. Celles-l¨¤ seront convaincues par le r¨¦cit d¨¦taill¨¦ de la pratique
primitive que nous avons d¨¦j¨¤ donn¨¦.
COMMANDEMENT DIVIN FORMEL
D'autres encore demandent ¨¤ voir un commandement
divin formel¡ªdemande qui n'est pas difficile ¨¤ satisfaire. D'abord c'est J¨¦sus
qui le donne ¨¤ Jean-Baptiste : "Laisse faire maintenant" ; et Jean de
lui ob¨¦ir sur-le-champ (Matt. 3:15). Il en parle ¨¤ Nicod¨¨me comme d'un devoir
absolu et n¨¦cessaire qu'on ne peut pas ¨¦viter et qui ne d¨¦pend en aucune sorte
de nos propres goûts : "II faut que vous naissiez de nouveau" (Jean
3:7). C'est le dernier commandement du Seigneur avant son ascension :
"celui qui¡ªsera baptis¨¦ sera sauv¨¦" (Marc 16:15-16). C'est Saul, plus
tard, ¨¤ qui le Seigneur annonce la n¨¦cessit¨¦ de faire tout ce qui ¨¦tait
d¨¦termin¨¦ pour lui¡ªentre autres choses, et pour commencer, le bapt¨ºme (Actes
22:10). Notons, finalement, Pierre qui ordonne ¨¤ Corneille de se soumettre au
bapt¨ºme apr¨¨s que celui-ci l'a fait venir pour entendre ce qu'il doit faire
(Actes 10:6, 33, 48). Cet ordre n'a pas cess¨¦ d'¨ºtre valable.
LA SIGNIFICATION DU BAPTÊME
D'autres encore veulent savoir la signification du
bapt¨ºme. Le Nouveau Testament en donne plusieurs explications. Nous en
choisirons trois, celles de Paul et celle de Christ lui-m¨ºme. Dans le chapitre
6 de l'Épître aux Romains, l'apôtre explique que le bapt¨ºme est un symbole
d'ensevelissement et de r¨¦surrection. Comme J¨¦sus a ¨¦t¨¦ tu¨¦ et enseveli et
apr¨¨s, est ressuscit¨¦, de m¨ºme le disciple meurt au p¨¦ch¨¦, est enseveli avec
lui et ressuscite ¨¤ une vie nouvelle. S'¨¦tant rendu compte de son p¨¦ch¨¦ et de
sa mortalit¨¦ et d¨¦sirant cesser de servir le p¨¦ch¨¦, il symbolise ce d¨¦sir dans
le bapt¨ºme, par lequel il est associ¨¦ au sacrifice de Christ et se joint ¨¤ lui
dans une vie nouvelle (Rom. 6:1-11).
Le m¨ºme apôtre, en ¨¦crivant aux Colossiens et aux
Galates, d¨¦veloppe le symbole d'un point de vue un peu diff¨¦rent : c'est un
moyen de rev¨ºtir Christ. Pour que Dieu puisse nous regarder avec faveur, il
faut que notre p¨¦ch¨¦ soit couvert, cach¨¦. C'est une id¨¦e que nous trouvons d¨¦j¨¤
dans le Psaume 32 :1, quoique la traduction de Segond ne soit pas tr¨¨s claire :
"Heureux celui ¨¤ qui la transgression est remise, ¨¤ qui le p¨¦ch¨¦ est
pardonn¨¦". En voici le d¨¦veloppement post¨¦rieur : "vous tous, qui
avez ¨¦t¨¦ baptis¨¦s en Christ, vous avez rev¨ºtu Christ" (Gal. 3 : 27). ¡ª
"Vous avez rev¨ºtu l'homme nouveau, . . . Christ est tout et en
tous"(Col. 3 :1, 8-12). Nous portons d¨¦sormais la robe blanche de la
justice de Christ et nous devons la garder de toute souillure.
L'explication la plus fondamentale de la
signification du bapt¨ºme vient de J¨¦sus lui-m¨ºme. C'est une renaissance, une
r¨¦g¨¦n¨¦ration. Voici quelque chose que Nicod¨¨me aurait dû savoir. Ce qui naît de
la chair est chair, une cr¨¦ature mortelle qui doit p¨¦rir. Pour vivre
¨¦ternellement il faut faire partie d'une nouvelle cr¨¦ation ; il faut naître de
nouveau, d'eau et d'esprit. C'est plus qu'un devoir, c'est une n¨¦cessit¨¦
spirituelle. On ne devrait pas s'en ¨¦tonner (Jean 3:1-10). Voil¨¤ donc la
signification du bapt¨ºme : nous mourons avec lui pour ressusciter avec lui ;
nous le rev¨ºtons pour ¨ºtre couverts ; nous voulons renaître pour faire partie
de la nouvelle cr¨¦ation de Dieu. De nouveau nous voyons que seul le bapt¨ºme par
immersion peut convenablement symboliser tout cela.
Selon Édouard Reuss : "Le bapt¨ºme s'administrant
par immersion, l'entr¨¦e dans l'eau pouvait repr¨¦senter la mort et la s¨¦pulture
du vieil homme. La sortie de l'eau correspondait ¨¤ la r¨¦surrection du nouvel
homme. On ¨¦tait ainsi baptis¨¦ en la mort de Christ ... Il est ¨¦vident qu'en
pr¨¦sence d'une pareille conception du bapt¨ºme, celui des enfants est exclu de
la pens¨¦e et de l'horizon de l'apôtre". (Reuss 'La Bible')
Pour des raisons politiques Luther a accept¨¦ le
bapt¨ºme par aspersion mais il a d¨¦crit avec beaucoup de force un aspect du
vrai bapt¨ºme : "L'immersion dans l'eau signifie que notre vieil
homme doit ¨ºtre chaque jour noy¨¦ avec ses p¨¦ch¨¦s et ses passions et on doit le
tenir sous l'eau, car le drôle sait nager" (Luther ).
D'autres encore, rejetant les leçons du 1er si¨¨cle,
les commandements formels de J¨¦sus et l'explication donn¨¦e du symbole, se
rabattent sur
DES ARGUMENTS FONDÉS SUR LE SILENCE
Nous citons trois exemples.
(1) Les Évangiles, dit-on, ne font pas souvent
allusion au bapt¨ºme, celui de Jean ne racontant pas le bapt¨ºme de J¨¦sus
lui-m¨ºme, et nous ne savons pas avec certitude que les douze aient ¨¦t¨¦
baptis¨¦s. Il faut r¨¦pondre d'abord que l'Évangile de Jean omet beaucoup de
choses. Il choisit ¨¤ dessein et les ¨¦v¨¦nements et les discours pour les
arranger d'une façon impressionnante. Mais c'est lui seul, qui, tout en passant
sous silence le bapt¨ºme du Seigneur, nous en donne l'explication fondamentale
("il faut naître d'eau et d'esprit"). Pour ce qui est des Évangiles
en g¨¦n¨¦ral, il y est dit clairement que J¨¦sus a baptis¨¦ au commence¬ment de son
minist¨¨re, et, ¨¤ la fin, nous avons d¨¦j¨¤ not¨¦ son commandement formel, tandis
que les deux premiers versets du chapitre 4 de Jean contiennent une expression
tr¨¨s significative : "il faisait et baptisait plus de disciples que
Jean". Quant aux douze, quelques-uns d'entre eux avaient ¨¦t¨¦ disciples de
Jean-Baptiste (Actes 1:21-22 Jean 1 :35-50). De plus, le disciple n'est pas
plus grand que son maître et il leur a fallu faire ce qui ¨¦tait n¨¦cessaire pour
lui. Comment auraient-ils pu accomplir son dernier ordre, s'ils n'avaient pas
¨¦t¨¦ baptis¨¦s eux-m¨ºmes ? C'est le bapt¨ºme "qui nous sauve", dit
Pierre (1 Pierre 3:21), d¨¦montrant que lui-m¨ºme et les autres avaient sans
doute ¨¦t¨¦ "baign¨¦s" (Jean 13:10).
(2) On cite aussi ce verset bien-aim¨¦ : "Dieu a
tant aim¨¦ le monde qu'il a donn¨¦ son Fils unique, afin que quiconque croit en
lui ne p¨¦risse point, mais qu'il ait la vie ¨¦ternelle" (Jean 3:10) ¡ªet on
dit que la croyance seule suffit, sans le bapt¨ºme !
Mais comme cela est stupide ! Notons bien le contexte. J¨¦sus vient justement de
dire ¨¤ Nicod¨¨me qu'il faut absolument ¨ºtre baptis¨¦ ! D'autre part, "croire
en lui" veut dire, en grec, "dans lui", avec la suggestion
d'entrer dans le Christ par le bapt¨ºme. Et pour ce qui est de ce mot
"quiconque", nous en recueillons un ¨¦cho tr¨¨s int¨¦ressant dans les
Actes des Apôtres 10 : 43. Pierre y cite pr¨¦cis¨¦ment Jean 3:16: "Tous les
proph¨¨tes rendent de lui le t¨¦moignage que quiconque croit en lui reçoit par
son nom le pardon des p¨¦ch¨¦s". Et le r¨¦sultat ? "Il ordonna qu'ils
fussent baptis¨¦s", (v. 48)
(3) "Alors quiconque invoquera le nom du
Seigneur sera sauv¨¦" (Actes 2:21).
Ces paroles sont pour certains la base d'un argument
du m¨ºme genre. Tout ce qu'il est n¨¦cessaire de faire, c'est d'invoquer le nom
du Seigneur ; rien de plus. Mais qu'est-ce qui est arriv¨¦ imm¨¦diatement apr¨¨s ?
Dans le m¨ºme chapitre qui raconte ce discours de Pierre, nous Usons : "que
chacun de vous soit baptis¨¦ au nom de J¨¦sus-Christ". Et cette
expression¡ª"invoquer le nom du Seigneur"¡ª nous la rencontrons plus
tard dans un contexte tout ¨¤ fait charmant : "L¨¨ve-toi", dit Ananias
¨¤ Saul, "sois baptis¨¦, et lav¨¦ de tes p¨¦ch¨¦s, en invoquant le nom du
Seigneur" (Actes 22 :15- 16).
Nous repoussons cat¨¦goriquement la notion que
l'invocation seule suffit sans le bapt¨ºme. Assur¨¦ment, le bapt¨ºme est
n¨¦cessaire, voire m¨ºme, indispensable. Presque chaque page du Nouveau Testament
le prend pour chose ¨¦tablie. Nombre d'expressions, autrement, restent
incompr¨¦hensibles. C'est un bapt¨ºme qui n'a aucune validit¨¦ s'il n'est pas
pr¨¦c¨¦d¨¦ par une confession sinc¨¨re et intelligente de foi en J¨¦sus-Christ.
(Nous notons l'exemple des disciples d'Apollos, qui ont ¨¦t¨¦ baptis¨¦s une
seconde fois apr¨¨s s'¨ºtre assur¨¦s que J¨¦sus de Nazareth ¨¦tait vraiment le
Messie qui devait venir (Act¨¨s 19 :1-7). Guid¨¦s par les apôtres nous pouvons
voir dans l'Ancien Testament maints types du bapt¨ºme chr¨¦tien : le d¨¦luge, la
travers¨¦e de la Mer Rouge, le lavoir du tabernacle, la gu¨¦rison du l¨¦preux
Naaman (1 Pierre 3 :20- 21 ; 1 Cor. 10 :1-2 ; Tite 3 : 5 ; 2 Rois 5 :14). Oui,
le bapt¨ºme est d'une n¨¦cessit¨¦ vraiment fondamentale et il n'y en a qu'un seul
qui soit vrai (Eph. 4 :4-6).
Ne demandons donc plus :
"Le bapt¨ºme est-il n¨¦cessaire ?" Mais, au contraire, nous souvenant
du t¨¦moignage du 1er si¨¨cle, des commandements formels de Christ et des
Apôtres, des explications satisfaisantes qu'ils nous donnent de sa
signification, de l'extr¨ºme faiblesse des arguments bas¨¦s sur le silence, et du
grand nombre d'allusions au bapt¨ºme dans les deux Testaments, remercions plutôt
Dieu d'avoir fourni ce moyen de salut et d'avoir compris combien le disciple
serait encourag¨¦ en pouvant toujours se rappeler le moment o¨´ il s'¨¦tait engag¨¦
dans le chemin ¨¦troit. Imitons les trois mille qui, ¨¤ la Pentecôte,
"accept¨¨rent la parole" de Pierre "et furent baptis¨¦s". De
m¨ºme que le ministre de la reine Candace, faisons venir, nous aussi, un homme
pour nous guider ; cherchons ¨¤ comprendre ce que nous lisons ; croyons de tout
notre coeur et ayant ¨¦t¨¦ baptis¨¦s, poursuivons notre chemin avec joie. M¨ºme si
d¨¦j¨¤ d¨¦vots, comme Corneille, cherchons ¨¤ savoir comme lui ce que nous devons
faire, louons Dieu et ob¨¦issons ¨¤ son commandement d'¨ºtre baptis¨¦. Avec le
geôlier de Philippes, crions "Que faut-il faire pour ¨ºtre sauv¨¦s?" et
sans aucun d¨¦lai accomplissons la volont¨¦ de Dieu (Actes 2:41; 8 : 30,31,36,39
; 10:2-6,47-48 ; 16:30).
Puis "approchons-nous avec
un coeur sinc¨¨re, dans la pl¨¦nitude de la foi, les coeurs purifi¨¦s d'une
mauvaise conscience, et le corps lav¨¦ d'une eau pure. Retenons fermement la
profession de notre esp¨¦rance¡ªd'autant plus que" nous voyons
"s'approcher le jour" du retour de notre Seigneur et du salut parfait
dans son royaume (H¨¦b. 10 : 22, 23, 25).
H.A. Twelves
num¨¦ris¨¦ par H.M. 2007